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Marché de l’emploi en RDC : Et si on créait nos propres entreprises après l'université ?

Chaque année en RDC, des milliers de jeunes obtiennent des diplômes et quittent l’université. Mais ce qui est vrai, en majorité, ils finissent en n’ayant eu que les études comme occupation. Et pire, très peu ont été formés pour créer leurs propres entreprises. Ils sont demandeurs d’emploi.

C’est dans cet optique que le PAE (Programme d’Accompagnement des Étudiants) a organisé du vendredi 30 au samedi 31 octobre 2020, dans les enceintes de l’Université libre des Pays des Grands Lacs/Goma, la 5e édition du colloque «PAE-Elimu kwa Maendeleo » avec pour thème central «la participation citoyenne des jeunes : bonne gouvernance, développement économique et social ».

Sur deux jours, plus de 150 participants dont des entrepreneurs, des scientifiques, des jeunes leaders, des membres de la société civile, les autorités étatiques ont partagé tour à tour avec les étudiants sur un lot de thématiques : la culture de la paix, le civisme, approche didactique et lutte contre la corruption en milieu universitaire, en passant par l’entrepreneuriat, la politique d’encadrement du secteur informel en RDC; les jeunes étudiants ont été édifiés, formés et motivés.

Le Congo, une opportunité pour les entrepreneurs ?

Pour le Pasteur Camille Ntoto, l’un des intervenants au colloque, la République Démocratique du Congo regorge d’énormes potentiels pour ceux qui veulent entreprendre. Selon ce coach en entrepreneuriat et leadership, une simple créativité, dans tel ou tel autre domaine, suffit pour se créer une entreprise et proposer un produit novateur.

«La biodiversité, le potentiel agricole, l’hydroélectricité, le patrimoine culturel exceptionnel… personne ne peut venir se plaindre en disant manquer le domaine où s’investir », pense Camille Ntoto.

«Investissez dans l’agriculture et l’élevage, la technologie ou même le divertissement ! », poursuit-il.

Innocent Buchu, assistant d’université et web-activiste de la #BloGoma pense aussi que «le Congolais n’a qu’à provoquer l’accomplissement des choses dont il souhaite » réaliser.

Pour Camille, quand on s’investit dans telle ou telle autre affaire, ne cherchons pas de suite l’argent. Cherchons d’abord à résoudre un problème, apporter une solution.

Ensuite, c’est à Aristide Kambale, intervenant lui aussi, de partager sur la recherche scientifique pour la création et le bon développement de l’entreprise. Pour ce jeune rechercheur, avant de proposer un produit sur le marché ou créer une entreprise, il faut se demander, quel est le problème dans la société auquel vous allez apporter solution ? Quel sera son rôle dans le changement social ?

Dans son exposé sur la politique d’encadrement du secteur informel, le commissaire provincial de l’entrepreneuriat a demandé aux porteurs d’idées d’entreprise de ne jamais demeurer dans l’informel. Car selon lui, «quand certaines entreprises travaillent dans l’informel, ceux qui sont formellement enregistrés en souffre. C’est de l’inégalité ». Mais en contrepartie qu’est-ce qui se fait pour les formels ?, s’interroge Innocent Buchu. À lui de répondre que les formels bénéficient de plusieurs opportunités, le prêt à la banque, accès aux subventions de l’État par exemple.

Au final de cette 5e édition du colloque de Programme d’Accompagnement des Étudiants, quelques jeunes entrepreneurs ont présenté leurs projets d’affaires. Et parmi eux, trois ont été subventionnés, apprend-on.

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Auteur·e

sumulia

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